Ma maison en bois, chanvre et chaux
Lorsque l'on habitait sur Tours, nous avions fait construire une maison. En 1990, si mes souvenirs sont bons, dans une banlieue (plutôt chic) de Tours: Saint Avertin. Une maison « pas comme les gens normaux », en bois, chanvre et chaux!!
J'ai participé à son élaboration (de manière complètement passive), j'ai suivi les plans, choisit ma chambre... Fred avait même fait une maquette en papier de la maison, c'était génial de voir à quoi elle allait ressembler.
Je l'ai donc vu se construire au fur et à mesure. Je me souviens, quand nous y allions le week-end et qu'il y avait du monde sur notre terrain, dans notre maison. Certains nous ont même dit « vous aussi vous venez la voir! ? ». Non, c'était notre maison et ils étaient dedans! Comme à l'époque c'était une maison atypique, elle attirait du monde lorsqu'elle a été construite.
La maison était « originale », elle était tout en chaux, chanvre et bois. Le toit et deux côtés de la maison étaient recouverts de bardeaux de bois. L'entrée était en trois parties vitrées. La cheminée était ronde et vitrée et chauffait une grande partie de la maison. Les parents avaient fait faire deux vitraux dont un avec une signification (laquelle ? Je sais plus et encore est-ce que je l'ai comprise un jour?).
Nous avions chacune (mes sœurs et moi) notre chambre que nous avions choisit. Chaque chambre avait sa couleur (sur les plaintes en bois) et un dessin que Fred nous avait peint au dos de chaque porte (Alice avait une cabane de place, Elise un cactus, Salomé un soleil et moi des roses), je vous laisse deviner les couleurs qui allaient avec!
Plus tard, on a rajouté une fontaine avec trois vasques vives (là aussi y'avait une signification!). Je l'adorais, avec ses petits bronzais (payaient une fortune et qui finissaient toujours pas mourir!), ses poissons rouges (qui finissaient dans la pompe ou dans les pattes de Chipie)... Chipie (ma chatte) avait tout juste 9 mois quand on a déménagé, c'était mon maître de CM2 qui me l'avait donnée. Elle était joueuse et jeune et adorait marcher sur le bord du bac d'eau et guetter les poissons. Elle a finit plus d'une fois dans l'eau (... qui fait le malin va pas loin...).
Le jardin était super sympa aussi, il faisait le tour de la maison. Devant, il y avait le portique en bois. J'aimais bien faire des galipettes entre les barreaux de l'échelle allongée ou marcher debout sur l'échelle (pour remettre dans le contexte, j'étais hyperactive quand j'étais petite!).
Devant l'entrée, il y avait Arthur (le chêne... quoi, vous ne donnez pas de nom à vos arbres ?). J'adorais monter dedans, super haut (dans mes souvenirs en tout cas c'était haut!). Quand j'invitais des copines, je m'y cachais et lorsqu'elles arrivaient, je leur jetais des glands (sympa la copine!). Chipie aussi y montait et le plus souvent elle miaulait pour descendre pour qu'on vienne la chercher!
Derrière la maison, il y avait le potager. Un été, je me souviens d'avoir bouiné la terre pour faire des rigoles. Quand on arrosait d'un côté, l'eau ruisselait au pied de chaque plante! Une vraie patouille!!
Il y avait aussi la cabane en bois (celle qui servait de regroupement aux Intrépides: le groupe que je formais avec Capucine et Camille). On y stockait nos 6 vélos, la tondeuse et encore plein d'autres choses.
Le jardin n'était pas fermé. Devant il y avait le trottoir, d'un côté un champ de cerisiers (où au loin, on voyait parfois Chipie chassait des lapins plus gros qu'elle!), derrière un petit chemin public (très peu de personne y passait ou le connaissait d'ailleurs) et de l'autre côté, c'était « un jardin public ». En fait, c'était une étendue d'herbe (moins belle que la notre) triangulaire. C'est là qu'on jouait au foot avec les gars du quartier. C'est aussi là où l'été, on prenait notre tuyau d'arrosage que l'on mettait dans les trous de grillons pour les faire sortir! ÇaCa me fait aussi penser lorsqu'on attrapait les sauterelles et qu'on les mettait dans la boite à lettres!
On habitait un quartier calme de Saint Avertin (d'un autre côté, Saint Avertin était calme!), notre maison était en bas de la descente du cul de sac, la rue des girardières.
Dans cette maison spéciale et différente, nous avons vécu 6 ans dedans (enfin, je crois). Lorsque nous avons du déménager, j'avais 11 ans et j'allais rentrer en sixième, pour moi, ça a été aussi dur de devoir laisser mes copines (les intrépides, Angélique...), nos grands-parents que de laisser la maison, notre maison. On y avait vécu, on avait participé à sa réflexion, construction...tout avait une signification pour nous (surtout pour nos parents d'ailleurs: les petits carrelages spécifiques à certains endroits, les vitraux, la fontaine, nos couleurs de chambre...). C'était NOTRE maison (c'est comme ça que je la percevais) et la laisser à des inconnus faisait bizarre!
Maintenant, à chaque fois que je vais à Tours, je passe en pèlerinage devant. Les propriétaires ont pas mal changé à priori, le jardin a été cloisonné avec un muret en béton et un peu de bois. J'aimerai bien pouvoir la visiter, comparer la réalité à mes souvenirs, voir ce qu'elle est devenue... Comme dirait Salomé « tu aimerais que des gens viennent chez toi? »... euh, pas sur, mais cette maison est différente!
D'ailleurs, quand on a déménagé, j'ai dit « quand je serais grande, je la rachèterai »... à suivre donc...
Voilà les photos pour illustrer
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la maquette
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la maison en construction
Mes soeurs et moi qui aidions le monsieur (avec un accent bizarre) à faire l'enduit
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la maison finie
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un des articles passés dans un journal
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l'entrée, le vitrail et la cabane au fond du jardin
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le salon-salle à manger de 43m²
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nos chambres (dans l'ordre, Elise, Alice, la mienne et celle de Salomé)
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la fontaine
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Me voilà dans le chêne
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et sur l'échelle du portique